vendredi 21 décembre 2012

Sur France Inter ce 21 décembre

Je serai à 18h sur France Inter pour Le Grand Entretien  avec François Busnel … on parlera de la Peur !
et de la fin du monde, bien sûr.

mercredi 12 décembre 2012

La nouvelle idéologie de la peur


Comme la Fin du Monde est proche, je me permets de ressortir ce papier paru dans la Tribune le 22/11/2010. La peur n'a pas fini de faire son œuvre …   

Des lycéens qui disent — en rigolant — combien ils ont peur pour leurs retraites ; des militants écologistes qui, pleins de courage, bravent les forces de police, pour exprimer leurs peurs des déchets nucléaires. Tels sont les derniers exemples — étranges — du triomphe paradoxal de l’idéologie de la peur dans nos sociétés. Pourquoi paradoxal ? Pour au moins deux raisons. Il est d’abord frappant de constater combien se sont multipliées les peurs dans un monde devenu pourtant sûr comme jamais dans l’histoire. Ce ne sont plus, comme jadis, les guerres, les famines, la mort brutale et précoce, le diable ou l’enfer qui effraient, mais le mal manger, le mal respirer, le mal boire, le fumer (ça tue !). Ce sont les OGM, les nanotechnologies, les sautes de la météo, etc. Aux grandes causes d’effroi d’autrefois se sont substituées d’innombrables petites phobies envahissantes et d’autant plus terrorisantes que leur œuvre est discrète. Jamais, chez nous, la guerre n’a été aussi éloignée, jamais la famine plus improbable, jamais on n’a été aussi sûr de parcourir tous les âges de la vie, jamais la maîtrise de la santé n’a été plus efficace… et, au lieu de nous en réjouir, c’est la trouille qui nous taraude pour le présent comme pour l’avenir ! Et, en plus, — second paradoxe —  nous n’en avons même pas honte. Autrefois considérée comme une passion infantile (ou féminine), la peur était un vice dont l’homme adulte devait se libérer pour grandir. De nos jours, elle est devenue une vertu, presque un devoir. Condition de la lucidité, aiguillon de l’action, elle a acquis le statut de sagesse. Qui ne tremble point commet de nos jours le triple péché d’ignorance, d’insouciance et d’impuissance. Comment en est-on arrivé à une telle inversion ?
            On peut avancer trois types d’interprétation.
            1) Une première (d’inspiration nietzschéenne) mettra cette montée des peurs déculpabilisées sur le compte du déclin de l’Occident. Face au dynamisme juvénile des pays émergeants, les sociétés de la modernité tardive seraient devenues frileuses, plaintives et timorées, à la fois vieilles et infantiles. D’un côté, le vieillissement démographique produirait une baisse de l’énergie et une paralysie des attentes ; de l’autre, la fonction protectrice de l’Etat infantiliserait la société en sur-assistant les personnes. Bref, le triomphe des peurs révélerait la lente agonie d’un Occident pourri-gâté.
            2) Une seconde lecture (d’inspiration tocquevillienne) insistera sur notre appétit insatiable du bonheur et du confort. Alors que les régimes aristocratiques étaient guidés par l’honneur des « gens biens nés », qui englobait l’esprit de sacrifice et le courage, les sociétés démocratiques égalitaires recherchent avant tout le bien-être et la sécurité pour tous. Or, le bien-être ne connaît pas de borne et sa préservation ne sait aucune limite. D’où cette conséquence inévitable : plus nous possédons, plus nous craignons de perdre. La montée des peurs est donc un effet mécanique de l’égalisation et de l’amélioration des conditions.
            3) Une troisième interprétation (d’inspiration freudienne) verra dans la multiplication des peurs un moyen de répondre au vide spirituel de notre temps. Car la peur donne du sens et des repères dans un univers qui semble ne plus en avoir. A défaut d’avoir un avenir radieux, une horizon béni, — et nous sommes immunisés en la matière ! — il reste très utile d’avoir un horizon de non-sens ou un avenir piteux. La débâcle climatique,  la catastrophe financière, la figure diabolique d’un président honni, … tout cela permet de redonner sens à nos actions et à nos vies. Bref, et c’est le troisième paradoxe : la peur rassure ! C’est ce que disait Freud à propos des phobies : leur multiplication nous permet d’échapper à l’angoisse causée par des conflits psychiques insupportables. L’angoisse, qui ne porte sur rien, ne peut être combattue, tandis que les peurs, qui sont limitées, peuvent être apprivoisées. On préfère, donc, avoir peur de quelque chose, plutôt que d’être angoissé par rien, c’est-à-dire par tout. D’où cette idéologie de la peur si puissante aujourd’hui. Elle est une idéologie, car elle offre, au fond, tout ce qui manque à nos sociétés désenchantées : elle fait sens (tout s’explique !), elle fait lien (tous ensemble !) et elle fait programme (agissons !). J’ai peur, donc je suis.
            Déclin de l’Occident, passion du bien-être ou quête de sens ? Il y a sans doute un peu de tout cela dans le phénomène. Chacun pourra proportionner la dose de ces trois interprétations à sa guise, mais elles montrent que l’anxiété est profonde. Cela dit, il ne faudrait pas non plus se mettre à avoir trop peur de la peur. Car ces craintes, pour être multiples, n’en restent pas moins limitées. Certes elles bloquent, ralentissent, énervent, mais, mis à part quelques prophéties d’illuminés, elles font aussi l’objet d’un examen critique assidu. Toutes sont médiatisées par un débat, qui est parfois rude (réchauffement climatique, OGM ou nanotechnologies), mais qui n’a rien à voir avec les paniques meurtrières que l’Europe a connues à l’aube des temps modernes et que le reste du monde n’a pas fini d’expérimenter. Ce qui amène d’ailleurs à penser que le déclin de l’Occident est en fait tout relatif !

vendredi 30 novembre 2012

L’insertion professionnelle des étudiants de Lettres et Sciences humaines



A propos de l’opération Phénix

Contribution aux Assises de la Recherche et de l'enseignement supérieur 
proposée par
Pierre-Henri Tavoillot
&
Bernard Deforge
Professeur émérite de langue et littérature grecques antiques, ancien directeur de l'UFR des Sciences de l'Homme de l'Université de Caen
- Associé du cabinet international PricewaterhouseCoopers
- Coordinateur de l'opération Phénix.


La question de l’insertion professionnelle n’a pas cessé de faire débat au sein des Universités de Lettres et Sciences Humaines. Ce débat se structure autour de deux positions fortement antagonistes : certains prétendent réduire la formation universitaire à l’apprentissage d’un métier ; tandis que d’autres entendent exclure la professionnalisation des missions académiques propres aux universités « humanistes ». Chacune de ces deux positions présente de solides arguments et de fortes convictions, mais on peut se demander aujourd’hui si cette opposition n’est pas factice voire largement « surjouée » et si l’antagonisme entre (la production et la diffusion des) Savoirs et (la préparation aux) Métiers a un sens. Il y a au moins trois raisons d’en douter.
• D’abord, aucune Université ne se désintéresse du devenir professionnel des étudiants, puisque toutes forment avec succès non seulement des maîtres, des professeurs et des chercheurs, mais aussi des prétendants à une grande diversité de métiers du public comme du privé (notamment grâce aux masters dits « professionnels »). Cette mission d’insertion professionnelle n’est donc pas une nouveauté, et on pourrait même remonter aux origines médiévales des enseignements d’Humanités pour en retrouver la trace tangible.
• Mais, deuxièmement, cette mission d’insertion s’ancre dans une conception forte qui la distingue des formations directement professionnalisantes du type BTS, IUT, écoles de commerce ou d’ingénieur, cursus universitaire en médecine ou en droit …). Nous sommes convaincus, en effet, que pour entrer dans un métier, quel qu’il soit, l’étudiant doit d’abord consolider son socle de culture générale et développer aussi des éléments d’un savoir spécialisé. Dans un monde changeant et incertain, où les compétences techniques et professionnelles se dévaluent rapidement, ce socle est la meilleure garantie qui soit pour maîtriser avec le maximum de liberté le cours de sa carrière. Les « arts libéraux » et les « humanités », même redéfinis, même « modernisés », méritent aujourd’hui plus que jamais leur beau nom d’arts et de savoirs qui rendent l’individu plus libre.
• D’où une troisième raison : si la mission d’insertion professionnelle n’est pas à concevoir, parmi les missions académiques, sous le mode de la réduction ou de l’exclusion, c’est parce qu’elle relève d’un complément nécessaire. Elle vient s’ajouter comme une mission, voire comme un devoir supplémentaire, qui nous incombe. La question devient alors : comment notre université peut-elle apporter à nos étudiants tout au long de leur formation les jalons, les instruments et les atouts d’une insertion professionnelle réussie dans des domaines aussi variés que possible ? Cette question est d’autant plus cruciale pour nous que, dans une époque où la situation de l’emploi angoisse les jeunes et leurs familles, bien des étudiants se détournent de leurs passions des humanités au profit d’études dont le devenir professionnel paraît plus assuré. Il nous faut répondre à cette inquiétude légitime par des dispositifs clairs, coordonnés et efficaces.
Ils pourraient s’organiser sous quatre titres : information, accompagnement, préparation, placement
1) L’information est capitale. Elle doit accompagner l’étudiant tout au long de son cursus afin de lui montrer l’éventail concret des possibles professionnels qui s’offrent à lui. Elle doit commencer dès la première année de licence pour à la fois rassurer l’étudiant et lui permettre de construire son parcours d’étude et de fonder le choix de ses options. Les « modules de préparation du projet professionnel » intégrés aux maquettes de Licence sont les lieux adéquats de cette information personnalisée, soutenue par les services compétents des universités.
2) L’accompagnement vise à donner à l’étudiant les compétences requises pour passer du désir à la réalisation : élaboration de CV, rédaction de lettres de motivation, entraînement à l’entretien d’embauche, stages, entraînement aux concours … il y a là toute une palette d’actions qui demandent à être davantage mises en cohérence et en valeur au sein de la plupart des établissements.
3) La préparation commence lorsque l’étudiant a fait son choix. Il s’engage alors  dans une formation à visée professionnelle. Celle-ci peut se faire en plus de son cursus principal (par exemple sous la forme d’un D.U.) ou comme cursus principal (formation des maîtres, CELSA, master dits « professionnels »). L’offre de ces formations d’excellence demanderait à être davantage présentée et valorisée à l’intérieur comme à l’extérieur de l’université.
4) Il y a enfin, le placement, c’est-à-dire l’idée d’un passage direct des études à l’emploi. Le point est délicat, car il met en rapport deux mondes qui souvent se connaissent mal, deux logiques qui parfois divergent. C’est ce dernier point que cette contribution entend privilégier à partir de l’expérience acquise durant les six années de l’opération « Phénix ».


Le succès de l’opération « Phénix »[1] a permis de poser des jalons dans cette perspective. En effet, depuis 2007, une vingtaine de grandes entreprises se sont engagées à recruter en CDI à un haut niveau de rémunération des étudiants issus des Master II « recherche » en Lettres et Sciences Humaines. Ce dispositif a concerné plus de 170 étudiants qui sont désormais en poste. Depuis 2011, la première année de leur contrat est conçue sur le mode d’une formation en alternance qui débouche sur un diplôme de Master « métiers de l’entreprise » (Master 2) délivré par l’Université Paris-Sorbonne[2].
Cette opération possède au moins trois vertus :
• Elle offre un horizon tangible aux étudiants, qui les encourage à poursuivre des études de LSH réputées « décalées » professionnellement.
• Pour les universités, elle permet de mettre en place des procédures d’accompagnement du projet professionnel — aide à la candidature (CV, lettre de motivation… ), entraînement à l’entretien d’embauche, assistance à la signature du contrat professionnel, … — qui sont conçues dans un parcours réel d’embauche.
• Pour les entreprises, elle constitue le moyen de mieux connaître et reconnaître des formations qui leur paraissent souvent obscures ou peu lisibles ; elle permet également de valoriser l’excellence des formations (capacité de rédaction, de synthèse, de recherche et de traitement d’informations complexes, d’argumentation, culture générale, …)
D’une façon générale, elle permet de combler peu à peu l’abîme qui sépare trop souvent l’université du monde de l’entreprise. Elle instaure ainsi un cercle vertueux qu’il est impératif de continuer à soutenir fermement.

lundi 26 novembre 2012

L'amour est (aussi) une science … 

La neurobiologiste Lucy Vincent 
viendra parler d'amour dans mon cours de 2e année 
le 29 novembre 2012
de 13h à 14h30
Centre Clignancourt 

2, rue Francis de Croisset - 75018 Paris.


Amphi Gouhier

jeudi 22 novembre 2012

L'argent à Cannes !

On parlera argent … mais on tentera de rester amis ! 
C'est aux 
Rencontres de Cannes … 

23, 24 & 25 janvier 2012 

Tout le programme sur Rencontres de Cannes
avec les conférences et les tables-rondes en direct live ! 

lundi 19 novembre 2012

Tour de France de l'intergénérationnel

A Rennes, demain mardi 20 novembre 2012, ce sera la première étape du 

« Tour de France de l'intergénérationnel », 

avec Serge Guérin, Juliette Weber du Campus Lab., Yan de Kerorguen, 
Marion Vuillaume et Danielle Schwartz, etc … 

Une recherche itinérante d'un genre nouveau :
Voir le programme de cette journée inaugurale … 

mercredi 14 novembre 2012

Solitude : toujours plus ?


4.8 millions de personnes déclaraient souffrir de la solitude en France, 20% de plus qu'en 2010. Les 30/39 ans sont de plus en plus touchés par le phénomène (source : Fondation de france). Y a-t-il de plus en plus de personnes qui souffrent de la solitude dans notre société moderne ?

Oui. Toutes les enquêtes et études (et notamment celles de l’INSEE) convergent vers ce constat. Il faut, cela dit, préciser de quelle solitude on parle. Il y a trois niveaux. D’abord le simple fait d’habiter seul. Aujourd’hui environ 15% de la population française est « mono-habitante » et ce chiffre ne cesse de croître. Mais les profils peuvent être très variés et les motifs aussi : ce sont les jeunes, les étudiants, les mono-parents, les veufs, les célibataires, … et ceux, en grande majorité, qui vivent dans les villes de plus de 200 000 habitants. On distingue ensuite « la personne isolée » qui se définit par un nombre réduit de contacts d’ordre privé par semaine ; en-dessous de 4, on parle d’isolement absolu, ce qui reste très rare. Mais la proportion de personnes relativement isolées s’élève tout de même à environ 10% en France : l’âge, le statut social, le niveau de diplôme, le handicap sont déterminants en la matière. On définit ensuite un troisième niveau qui est « le sentiment de solitude » ; elle concerne ce qu’on pourrait appeler non plus l’isolement, mais la « désolation », c’est-à-dire l’impression d’être délaissé, voire abandonné par les autres. On quitte ici l’objectivité des observations pour entrer dans la subjectivité des représentations. Les indicateurs qui ont été développés pour la mesurer à partir d’entretiens qualitatifs (et notamment celui de la Fondation de France) montrent que les individus contemporains déclarent éprouver de plus en plus souvent ce sentiment de mal-être.

Comment l’interpréter ?

C’est en fait assez simple. Nous vivons dans une société d’individus où l’encadrement communautaire et institutionnel tend à s’effacer. Pour faire vite, cela s’appelle « les droits de l’homme » : il existe une sphère — ma vie privée et intime — dans laquelle nul n’a le droit d’intervenir ni de près ni de loin. C’est là une excellente nouvelle : nous sommes libres ! Mais le prix à payer peut être lourd : nous sommes seuls ! Comme le disait une humoriste dans un excellent sketch — Muriel Robin pour ne pas la citer — « j'ai une vie privée... privée de tout, c'est vrai, mais privée quand même !». Si, par contraste, on regarde les sociétés traditionnelles : on n'y était jamais seul. Tout — même le plus intime — se passait sous le regard pesant de la communauté ; il n’y a qu’à se souvenir de l’architecture des habitations de jadis, même à la Cour de Versailles : toutes les pièces ont plusieurs portes et on y circule sans arrêt, sans qu’il soit jamais possible de s’isoler. Quand la Reine Marie-Antoinette tente de le faire, elle se fait détester. L’intimité est donc une conquête récente et son autre face est la solitude. C’est la raison pour laquelle le rapport à la solitude est profondément ambigu dans nos sociétés contemporaines. D’un côté, on aspire à une solitude libérée des contraintes, nourrie par le fantasme du « self made man », tellement autosuffisant qu’il ne doit rien à personne et n’a besoin que de lui-même ; de l’autre, on aspire aux affinités électives, à l’amour, à la passion, peut-être comme jamais dans l’histoire humaine : l’indépendance absolue, d’un côté ; l’amour éternel, de l’autre. La solitude est à la fois le paradis et l’enfer de nos sociétés contemporaines.

Comment résoudre cette contradiction ?

C’est là sans doute une des plus vieilles questions de la philosophie. Depuis bien longtemps, on note que l’homme n’est jamais content : il se sent seul quand il est avec les autres ; et, dès qu’il est seul, il ne cesse de penser aux autres ! Pour résoudre ce dilemme, la philosophie faisait l’éloge de la solitude. Seule la solitude (si je puis dire) permet de faire le tri entre les différents liens que nous tissons dans notre vie ; entre ceux qui comptent et ceux qui ne valent rien. Une fois ce tri effectué, il devient possible cultiver le lien qui est le plus important, parce qu’il nous sauve de la vraie solitude, celle à l’aune de laquelle toutes les autres sont dérisoires : la mort. Pour les penseurs grecs, ce lien salutaire est celui que le sage tisse avec l’harmonie du monde (le cosmos) ; pour les théologiens, c’était avec la splendeur de Dieu.
Pour ceux qui ne sont ni grecs ni théologiens, c’est-à-dire pour la plupart de nos contemporains, le seul lien qui vaut, c’est le lien affectif avec d’autres humains :  notre conjoint, nos enfants, nos parents, nos amis … C’est celui qui mérite d’être cultivé ; celui qui fait que la vie mérite d’être vécue. C’est donc notre salut que se joue-là. D’où la déception, la dépression, le désespoir même qui nous étreint quand ça ne marche pas … voilà comment on peut interpréter ces enquêtes. Et on perçoit aussi qu’il nous manque encore le remède qui permettrait de nous persuader — contre le mythe du self-made-man (magnifiquement présenté dans un film tel que Into the wilde) — que l’on ne peut pas être un individu tout seul ; nous avons besoin des autres pour devenir des individus ; et nous avons aussi besoin d’être des individus pour aimer les autres.

La mutation du modèle familial (divorces, enfants de plus en plus en tard) favorisent-ils la solitude ? 

Ce serait une erreur de le penser, car la famille est aujourd’hui le meilleur rempart contre la solitude. La famille traditionnelle a certes éclaté, mais le lien familial en est sorti renforcé ; sans doute, les relations entre conjoints sont devenues plus fragiles, mais les rapports parents/enfants et grands parents/petits enfants sont très investis. Les solidarités intergénérationnelles, les aides de tous ordres, les contacts réguliers sont extrêmement dynamiques et puissants dans l’univers domestique. La famille métamorphosée apparaît comme la valeur la plus puissante — et « non négociable » — face à l’univers de la marchandisation généralisée.
Pierre-Henri Tavoillot

lundi 22 octobre 2012

Saison 2012/2013 du Collège de Philosophie


Le Collège de philosophie
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PROGRAMME 2012/2013
Les séances se tiennent à l’Université Paris-Sorbonne
— Amphi Michelet, 46 rue Saint Jacques, 75005 Paris (sauf indication contraire) —
Entrée libre dans la limite des places disponibles

• Mardi 13 novembre 2012— Amphi Michelet — 18h-20h

CIVILITE ET MORALE PUBLIQUE — Claude HABIB & Ruwen OGIEN
A propos de Cl. Habib et Ph. Raynaud (dir.), Malaise dans la civilité ?, Perrin, 2012

• Samedi 8 décembre 2012  — Amphi Michelet — 14h-17h

S’ORIENTER DANS LA PENSEE avec Heinz WISMANN
Autour du livre de Heinz Wismann, Penser entre les langues,(Albin Michel, 2012)
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CYCLE : OU VA LA DEVISE REPUBLICAINE ?
Nous aimons tous la liberté, mais détestons le libéralisme ; nous adorons l’égalité, mais nous méfions de l’égalitarisme ; nous adhérons à la fraternité à condition qu’elle ne nous enferme pas dans la chaleur étouffante du communautarisme. Chacun des termes de la devise républicaine semble aujourd’hui traversé par le doute : aucun n’a plus l’évidence qu’il avait (peut-être ?) jadis quand elle dessinait une promesse radieuse. Le Collège de philosophie propose cette année un cycle d’analyse et de réflexion sur les trois termes de notre devise : Liberté, Egalité, Fraternité. Avec en arrière-fond cette interrogation : cette complexification est-elle vraiment un mal ? Faut-il y voir les bégaiements d’une démocratie déceptive ou l’effet d’un approfondissement réflexif du « pire régime à l’exception de tous les autres » ?
• Samedi 19 janvier 2013  — Amphi Champollion [NB] — 14h-17h
- 16 rue de la Sorbonne 75005 -

LES PARADOXES DE LA LIBERTE  —  Serge AUDIER, Alain LAURENT & Vincent VALENTIN
S. Audier, (Néo-)Libéralismes, Grasset, 2012 et A. Laurent V. Valentin, Les penseurs libéraux, Les Belles Lettres, 2012.

• Samedi 9 février2013  — Amphi Michelet — 14h-17h

LES ANTINOMIES DE L’EGALITE —Robert LEGROS

• Samedi 23 mars 2013  — Amphi Michelet — 14h-17h

LES DILEMMES DE LA FRATERNITE — Marcel GAUCHET & Yann ALGAN

• Samedi 13 avril 2013  — Amphi Michelet — 14h-17h

LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE : QUEL EST L’ETAT DE NOTRE DEVISE ? — Luc FERRY & Jacques JULLIARD

• Date encore à déterminer — Amphi Michelet

UN MONDE PLUS JUSTE EST-IL POSSIBLE ? — Alain RENAUT
à propos de Alain Renaut, Qu'est-ce qu'un monde juste ? Stock, 2013
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• Samedi 25 mai 2013  — Amphi Michelet — 14h-17h

Le débat quantique  - Albert Einstein vs Niels Bohr : le choc des Titans de la physique quantique
Avec Etienne KLEIN

• Samedi 15 juin 2013  — Amphi Michelet — 14h-17h

PENSER LA DISCRIMINATION PAR L’AGE — Axel GOSSERIES 

Pour s’inscrire sur la liste de diffusion : collegedephilo@aol.com

Pourquoi fait-on des enfants ?

 Chronique LCP du 23/01/2024 Bonsoir Pierre Henri Tavoillot, le nombre annuel de naissance en France est passé sous la barre des 700 000 en ...